ETATS GÉNÉRAUX DE LA CULTURE POPULAIRE
Turin - 22,23,24, 27 Septembre 2011
PREAMBULE
Un organisme d’acteurs locaux pour laCulture nationale
Le Réseau Italien de Culture populaire est aujourd’hui un acteur national qui a pour objectif de ne pas laisser se perdre l’important patri moine des savoirs locaux, en valorisant et en recensant les diversités reconnues qui caractérisent les activités socioculturelles des territoires. A travers l’étude et les actions qui découlent de cette diversité, le Réseau souhaite également réamorcer le dialogue avec les jeunes générations grâce aux nouveaux et aux anciens modèles de socialisation (rites, fêtes, lieux de rencontres réels et/ou virtuels comme les réseaux sociaux ou des rites réinventés). Pour réaliser ce projet de façon cohérente, un système de “ territoires en réseau”, inédit en Italie, a été créé. Un projet analogue concernant l’espace euro-méditerranéen est en cours de création (de l’Egypte au Maroc, de l’Espagne à l’Allemagne, et de la Roumanie à la Grèce).
L’idée d’un travail en réseau
L’objectif est de créer des projets de grande ampleur, qui font des différences locales la vrai “résistance culturelle , que meme la force économique et médiatique de la société de consommation n’a pas réussi à écraser. La rencontre avec d’autres acteurs locaux nationaux et internationaux, est l’occasion de créer une alliance et d’aller au delà des frontières administratives, en développant une plus forte présence médiatique locale et nationale, et en développant un mode de gestion et de recherche de sources de financement différent. Cette rencontre permet surtout de déterminer l’implication réelle d’un territoire qui s’exprime à travers une culture quotidienne, et dont les évènements ne sont pas imposés par les dirigeants mais font partie d’un calendrier communautaire réfléchi et approuvé par tous.
Etats Généraux de la culture populaire
Les Etats Généraux, soutenus entre autres par “Esperienza Italia” en collaboration avec la Provincia di Torino, l’Anci (Association Nationale des Communes Italiennes de la Région Piémontaise), l’Upi (Union des Provinces Piémontaises) et la Conférence des Régions et des Provinces Autonomes, se veulent etre un “lieu” de rencontres entre tous ceux qui s’occupe de la programmation et la gestion des politiques socioculturelles locales et nationales. Les activités des “Etats Généraux” s’adressent aux institutions publiques et privés, les réseaux de musées, de bibliothèques et d’écoles, et les centres socioculturels. L’idée est nait d’une demande, que le territoire participant a pris au sérieux, visant à mettre en place une série de rencontres formatives qui tendent à valoriser les politiques culturelles en réseau. Ce rassemblement aboutira à la création d’un “Manifeste culturel pour l’Italie” .Les signataires de ce manifeste seront par conséquent impliqués dans la sensibilisation de l’opinion publique et devront proposer aux organismes gouvernementaux nationaux et internationaux un projet commun et durable.
Les 150 ans de l’Unité Italienne
Au cours de l’année du 150ème anniversaire de l’Unité italienne, nos systèmes socio-culturels et formatifs apparaissent plus fragiles et fragmentés qu’auparavant. Ils font face à des difficultés économiques et la possibilité de développer des politiques d’économie d’échelle, de trouver d’autres sources de financement et de construire des projets à long terme est limitée.
Aujourd’hui la proposition des “Etats Généraux de la Culture Populaire” se veut un point de départ, afin que se crée un forum libre de partage et de dialogue entre les citoyens, les Institutions, les Universités, le monde du volontariat, de l’économie, des entreprises, de la communication et de l’art. Tous les territoires s’accordent à dire que les Etats Généraux, en ce qui concerne la culture populaire, représentent l’opportunité d’exprimer une idée de “Pays” respectueux des diversités. Le tissu social qui s’est formé ces dernières années a permis à l’organisation de la “Rete” de partir du bas. Elle rassemble ainsi les vallées alpines et celles des Apennins, unit la mer à la plaine du Pò et considère que les petits territoires sont nécessaires à la vision unitaire de la culture nationale.
L’avenir de chaque politique de développement territorial se jouera, en effet, sur la capacité à faire dialoguer les acteurs internationaux avec les acteurs locaux, afin de mettre les économies, les recherches et les activités au centre d’un projet commun structuré.
PROGRAMME
JEUDI 22 SEPTEMBRE
Salon des Suisses, Palazzo Reale, Piazzetta Reale 1 - De 15h00 à 18h00
Modèles de socialisation: du rite aux réseaux sociaux. La culture populaire contemporaine
L’idée de “tradition” est communément associée à une image du passé, une vieillerie, qui est dépassé, une chose futile qui a perdu la capacité de parler avec la génération moderne. La première Session des Etats Généraux s’est ouverte, développant ainsi cette constatation, ils ne cherchent pas à donner une définition fermée, fixe de la tradition, mais essayent de prendre en compte ses mouvements, son évolution. Une reconnaissance culturelle de laquelle découle l’art, l’économie, la politique, les plus importantes innovations contemporaines qui en sont, dans un même temps, les représentants traditionnels. Voilà le fil conducteur entre les fêtes e les rites d’un ancien temps, qui permet de recréer un dialogue entre les places réelles et celles virtuelles et répond au besoin d’identifier diverses “identités”.
Presidera: Licia Viscusi Adjointe à la Culture de la Provincia di Cuneo
Intervenants
- Derrick De Kerckhove, Professeur à la Faculté de Sociologie de l'Université de Napoli Federico II
- Paolo Maria Ferri, Professeur à la Faculté de Scienze de la Formation de l'Université de Milano Bicocca
- Gian Luigi Bravo, Professeur d’antropologie culturelle à la Faculté de Langue e Littérature Etrangères de l’Université de Turin
VENDREDI 23 SEPTEMBRE
Cour du Palazzo Carignano, Rue Accademia delle Scienze 51 – De 09h00 à 12h00
Le patrimoine, les savoirs, les territoires et les économies en réseau
L’Etat de l’art, que peut-il arriver aux politiques culturelles des territoires dans un futur proche? Que signifie aujourd’hui le patrimoine? Comment changent les idées, l’élaboration de projet et la nécessité de créer de la participation?
Cette Session, grâce aux acteurs qui y participent, analyse les moyens et les actions que les Institutions utilisent pour développer une idée d’élaboration de projet et de recherche de financement partagée, là où la possibilité d’investir sur le partage des savoirs, la création de système, et d’économies d’échelle deviennent les principales préoccupations.
Présidera: Alessandra Giudici, Présidente de la Provincia de Sassari
Intervenants
- Ugo Perone, Professeur de Philosophie morale à l'Université Orientale du Piémont
- Matteo Pessione Responsable de la Venture Philanthropy Fondazione CRT
- Andrea Rebaglio, Vice Directeur Secteur Art e Culture, Fondation Cariplo
- Giuseppina De Santis, Comité de Gestion de la Compagnie de San Paolo
- Pietro Clemente, Professeur d’antropologie culturelle à la Faculté de Lettres à l’Université de Florence.
12h00 à 13h00 – Inauguration Officielle et présentation du “Manifeste culturel” des Etats généraux de la Culture Populaire
Intervenants:
Mario Turetta, Directeur Regional du Patrimoine culturel et paysager du Piémont
Ugo Perone, President du Réseau Italien de la Culture Populaire;
Nicola Bono, Responsable Secteur Culture et Tourisme UPI – Union des Provinces d’Italie
Maurizio Braccialarghe, Anci Nationale et Adjoint à la Culture de la Ville de Turin
Seront présents:
Alessandra Giudici – Présidente de la Provincia de Sassari
Carlo Falato – Adjoint à la Culture de la Provincia de Benevento
Cinzia Tacconi – Adjointe à la Culture de la Provincia de Grosseto
Ilda Curti, Adjointe à la coordination des politiques d’intégration, aménagement urbain et qualité de vie, de la ville de Turin.
SAMEDI 24 SEPTEMBRE
Salle Duomo, Officine Grandi Riparazioni, Cours Castelfidardo 22 – De 10h00 à 13h00
La culture locale et son rapport avec le global. Histoire, langue et rites au 150eme anniversaire de l’Unité Italienne.
L’histoire de l’Italie n’est lisible qu’à travers les autres histoires, sa construction particulière détermine cette complexité mêlant richesse et orgueil qui ont fait de ce pays une ressource culturelle unique au monde. Pour comprendre comment nous devrions aborder notre futur, nous avons demandé aux porteurs de la mémoire culturelle les plus importants de notre temps de participer à cette session, surs d’écouter une autre histoire, faite de rites et de fêtes, de voleurs et de paysans. Le temps où Vittorio De Sica ou Pier Paolo Pasolini peignaient des tableaux en mouvements, tendant presque d’arrêter le temps qui s’échappait trop vite.
Présidera: Carlo Falato, Adjoint à la Culture de la Provincia de Benevento
Ouverture avec Giuseppe Giannotti, responsable Res-Rai Storia
Intervenants
- Roberto De Simone, metteur en scène au théatre, compositeur et musicologue
- Nicola Tranfaglia, Professeur éminent d’Histoire de l’Europe et du Journalisme à l’Université de Turin
- Ugo Gregoretti, metteur en scène, journaliste et dramaturge
- Paolo Apolito, , Professeur d’antropologie culturelle à la Faculté de Lettres et Philosophie à l’Université de Rome Trois
Les réservations sont obligatoires dans la limite des places disponibles
MARDI 27 SEPTEMBRE
Salle Duomo, Officine Grandi Riparazioni, Cours Castelfidardo 22
Clôture des Etats Généraux de la Culture Populaire
- A 16h00 - présentation de l’ “Archivio partecipato“ et du "Fond De Mauro"
- A 17h00 – Conversation avec Tullio De Mauro: le réseau des cultures locales et la vie civile et intellectuelle italienne
Manifeste
MANIFESTE
Etats Généraux de la Culture Populaire
Torino, 22 - 27 Settembre 2011
1 . Les cultures se rencontrent et s’écoutent
La Culture populaire est un lieu privilégié ou s’expérimentent et se renforcent des sentiments d’appartenance à la communauté humaine. Ces dernières années l'Unesco a promulgué plusieurs conventions stratégiques sur les thèmes et aspects centraux de la Culture populaire auxquels on se reporte dans le présent Manifeste. En particulier la Convention de Sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel le 17 octobre 2003 et la Convention sur la Protection et la Promotion de la Diversité des Expressions Culturelle du 20 octobre 2005. Les Patrimoines immatériels et matériels sont l’expression de chaque réalité particulière et la diversité des expressions culturelles se concrétise dans le dialogue interculturel, dont les bases sont l’écoute des autres, de soi et la reconnaissance mutuelle.
2. "Faire" de la Culture populaire et préserver la Mémoire sont une entreprise collective
La responsabilité de la connaissance, la sauvegarde et la valorisation de la Culture Populaire doit etre considérée comme un engagement personnel et un devoir social et comme un engagement collectif public et privé pour d’importantes actions artistiques et des biens matériels significatifs. En effet "faire" de la culture et préserver la mémoire se fondent sur la pratique, sur le partage et la transmission des savoirs dans la vie au quotidien.
3. La bonne pratique de la transmission de savoirs
Chaque génération peut etre et nous voulons qu’elle soit le témoin et le défenseur des savoirs de l’expérience et de la mémoire, laissant en dot aux générations futures les connaissances des pratiques et des histoires individuelles et collectives qui constituent le système vital et reconnu de chaque communauté humaine
4. L'autonomie et la continuité de l'action culturelle
constituent la condition indispensable pour que les Patrimoines Culturels, dans leurs formes matériels et immatériels, puissent se conserver à travers le temps, au-delà des changements politiques, économiques et sociaux, sans perdre leur valeur.
5. Culture et Société
Le bien etre d’une société et de ses citoyens ne se mesure pas seulement quantitativement en termes de développement économique mais se mesure également qualitativement en termes de partage et de participation à un horizon culturel commun. C’est pourquoi nous nous sentons le devoir de reconnaitre la dignité des politiques culturelles et leur importance qui n’est pas des moindre face à celle des politiques économiques o sanitaires. Leur réalisation, exige une coordination de manière à impliquer les forces actives du territoire, requiert d’attirer de nouvelles formes de financements, et sollicite l’utilisation de technologies et de formes de communication qui augmenteraient la participation active des citoyens.
NOUS NOUS ENGAGEONS
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A rendre possible la constitution d’un ensemble de territoires qui, en partageant les principes cités précédemment et en dialoguant entre eux, réaliseront un Réseau national coordonné.
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A promouvoir un équilibre entre les politiques de défense des biens artistiques, historiques, architecturaux, l'organisation et la promotion de la créativité.
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A promouvoir les politiques de système en s’engageant à les faire converger vers un réseau de système, sur le principe qu’un réseau est un organisme polycentrique fondé sur l’accueil d’autres acteurs et d’autres cultures.
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A reconnaitre l’égale dignité de la Culture "immatérielle" e de la Culture "matérielle".
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A considérer les valeurs de la culture comme indissolubles au-delà des changements politiques, économiques et sociaux.
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A conduire les territoires et les communautés vers un dialogue ouvert, afin que s’instaure un échange continu d’expériences que promeut et transmet les Patrimoines Culturels comme ressources pour les nouvelles générations.
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A identifier de possibles standards minimum dans le champ de la culture auxquels toutes les institutions doivent répondre.
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A considérer les politiques de soutient à la Culture populaire comme un engagement stratégique des administrations publiques, indépendamment des possibilités conjoncturelles de disposer de ressources financières ad hoc.
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A soutenir les économies d’échelle à travers un parcours de coordination nationale, ou les activités individuelles sont le fruit d’une programmation concertée.
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A réaliser des Archives de la mémoire, comme des entreprises collectives qui peuvent etre le cœur d’un pacte de responsabilité culturelle et de partage des savoirs entre institutions publiques et privées, chercheurs, associations, écoles et citoyens.
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A favoriser la diffusion des principes énoncés dans le "manifeste" en promouvant leur insertion a l'intérieur des documents relatifs aux programmes de chaque territoire, afin qu’ils deviennent une motivation pour les politiques nationales et supranationales.